lundi 22 février 2010

Que fait la promotion 2007/08 ?

Idriss : « J’ai effectué mon PGCE à Londres avec un bon groupe d’étudiants qui eux-mêmes faisaient en parallèle leur Master FLE. Après une année chargée (peut-être la plus difficile de ma vie vu la quantité de travail qui nous était demandée) mais toutefois riche et fructueuse, nous avons décidé de déménager dans le sud-est de l’Angleterre et plus précisément à Hastings pour effectuer mon année NQT (une annee de validation pour devenir ‘Qualified Teacher’). J’ai été embauché à Rye College, dans une ville charmante située à 20 minutes de Hastings.  J’ai donc validé mon année NQT et acquis une bonne expérience.
Une fois rentré en France, il me fallait trouver un poste dès septembre et les recherches se sont multipliées tout l’été. Après avoir failli accepter un mi-temps dans un lycée pro de Marseille en tant que prof d’anglais, j’ai eu la chance d’être embauché au CIERES, un centre de formation linguistique et d’accompagnement à l’emploi. Me voila donc prof de FLE, d’anglais, d’alphabétisation et coordonnateur dans un endroit qui me tient particulièrement à coeur car le travail que nous effectuons a une visée sociale. »
Cédric : « eh bien, en ce qui me concerne je suis depuis septembre 2008 en Ecosse. Après avoir arrêté le PGCE, je suis brièvement rentré en France, j’ai commencé à chercher un peu de travail et puis j’ai eu l’opportunité de revenir en Ecosse avec un contrat d’assistant de Français et la ferme intention de faire valoir mon Master et même ma formation PGCE incomplète. Objectif accompli : j’ai commencé à enseigner quelques heures à l’Institut Français d’Ecosse et au centre de langue de l’université d’Edimbourg pendant mon année d’assistanat. En 2009/2010, je suis donc reparti sur les mêmes bases : avec un cv enrichi de deux expériences notables, j’ai recommencé à chercher du travail et j’en ai trouvé dans plusieurs institutions différentes (un Collège d’éducation supérieure, une boite privée de langue et les deux institutions citées précédemment). A l’Institut mon nombre de cours augmente avec le temps.

Donc tout va apparemment bien, à un détail près : la précarité de l’emploi. La notion de rentabilité est omniprésente et de plus en plus depuis « la crise », donc nous sommes toujours sous la menace d’une fermeture de cours d’un trimestre à l’autre. Mais l’avantage d’avoir plusieurs employeurs c’est qu’il est parfois possible de compenser les pertes des uns en s’investissant plus ailleurs. »
Morgane : « En ce qui me concerne, je ne suis pas rentrée en Angleterre après mon PGCE. J’ai commencé par de petits jobs, à Marseille, dans des associations au statut plutôt douteux, mais il me fallait gagner de quoi manger. Un beau jour, énervée de tant de précarité, j’ai pris mes cliques et mes claques, en espérant de pas m’en prendre une trop grosse suite à cette décision, et je suis partie en Bretagne, où il me semblait que je pourrais trouver avec plus de facilité un emploi. Pendant les six premiers mois, j’ai enseigné l’anglais en collège de ZEP, gagnant ainsi péniblement mon statut de contractuelle. Mes cours méthode PGCE m’ont rapporté un vif succès et en fin de contrat, une personne de la mairie du service Culture est venue assister à l’un de mes cours. Le 30 juin, fin officielle de mon contrat, j’étais convoquée à l’Ecole supérieure des Beaux Arts pour un entretien d’embauche en tant que professeur de FLE (pour les étudiants ERASMUS) et d’anglais (pour le reste des étudiants de la L1 au M2). Engagée pour le 1er septembre, je suis donc officiellement professeur là bas, et directrice des relations internationales depuis Novembre. En plus de cours, je tiens donc aussi le bureau de l’international, et gère des partenariats avec le monde entier. J’ai la chance de beaucoup voyager et de réaliser mes rêves de voyage aussi, en créant des partenariats avec des pays qui m’intéressent particulièrement! En FLE, nous avons créé un petit département, et l’école de Paule intéresse déjà certains étudiants pour des stages d’été, dont nous faisons la promotion de façon active!
La précarité hélas, est également mon lot, même si l’on me promet un renouvellement en fin de contrat, mais tant que je n’ai rien signé, je ne souffle pas! Les concours de fonctionnaire concernant ma spécialité n’existent pas, donc ma place demande un contractuel permanent. Il faut souhaiter qu’ils me gardent et que le poste reste ouvert (ce qui est le risque majeur en fait, au vu du changement de statut de l’école très bientôt). »
Paule : « De mon côté, je ne fais pas dans l’originalité : comme pour Morgane, Idriss et Cédric, je continue à prendre beaucoup de plaisir à enseigner et je regrette toutefois la précarité du FLE. Mon parcours depuis le Master… De retour du Maroc, j’ai enseigné à l’IEFEE à Aix pendant une année. Une année faite de hauts et de bas, et surtout de frustrations. Cela a eu pour principal avantage de me pousser à me lancer dans un projet qui me tenait à cœur depuis quelques temps déjà : la création d’entreprise.
J’ai ainsi ouvert en ce début d’année 2010 une petite école de français langue étrangère pour enfants, étudiants et adultes, au centre ville d’Aix-en-Provence. Le bouche à oreille ayant bien fait son travail, je compte pour le moment une dizaine d’apprenants, respectant ainsi mon budget prévisionnel (ce qui est rassurant).  Il me reste maintenant à travailler sérieusement sur le marketing. Ce n’est pas la partie que je préfère, mais j’apprécie le fait de toucher à d’autres domaines que l’enseignement. Néanmois, ce que je savoure le plus reste la possibilité de créer et de proposer de nouvelles choses aux étudiants sans avoir à répondre exclusivement à un objectif de rentabilité. Bref : je suis ravie.
Des conditions toujours bien précaires puisque je ne sais pas ce que l’avenir me réserve, mais disons que le présent me plaît beaucoup. Et c’est déjà une très grande chance ! La création est un parcours semé d’embûches, mais qui permet de rencontrer d’autres créateurs avec des projets variés. Ils partent tous avec le même optimisme dont je me nourris : faire fonctionner leur entreprise. Comme eux, je crois à mon projet. Je sais bien qu’y croire ne suffit pas, mais peu importe : ça fait tellement de bien ! Advienne que pourra, je rejoins Morgane sur le fait qu’il faut saisir les opportunités lorsqu’elles se présentent. »
Marion : « Pour ma part, les nouvelles ne sont pas encore aussi réjouissantes. J’ai plutôt mis le FLE de côté, mon enthousiasme a été mis à rude épreuve et n’y a guère résisté. Je me suis lancée dans le concours de prof des écoles l’année dernière à Montpellier où je vis depuis près d’un an et demi maintenant et où je me plais beaucoup. Je n’ai malheureusement pas eu le concours l’année dernière mais je ne lâche rien et remets ça cette année. Malheureusement, avec toutes ces réformes, il ne fait pas bon vouloir rentrer dans la fonction publique ces temps-ci, mais qu’importe, cette année est la bonne! Je garde une affection particulière pour les jeunes publics, (qui m’avait déjà poussé à choisir mon stage de M2 avec les petits) c’est pour cela que ce métier me plait vraiment. Mes différentes expériences en maternelle m’ont emballée. Vivement la suite! Enfin, c’est du sport! En pleine phase de transition suite aux réformes, nous effectuons des stages en responsabilité, presque au pied levé, c’est intéressant même si parfois c’est déconcertant et déroutant!
J’espère néanmoins pouvoir mettre à profit mes courtes expériences en FLE à l’école mais n’envisage pas de retour dans le monde du FLE pour l’instant. Je n’ai pas cherché ni vraiment voulu chercher de travail dans ce domaine là d’ailleurs. Mais je garde l’envie de voyager, et compte bien profiter des programmes de mobilité des enseignants dès que cela sera possible. »
Emma : « Après l’intense expérience PGCE, je suis retournée en France pour enchaîner une autre année de folie en matière de boulot: la préparation au concours de professeur des écoles à Saint Gremain en Laye (région parisienne)… que j’ai eu!!!!!!! Je suis donc actuellement en deuxième année avec le statut bizarre de professeur stagiaire mais rémunérée: moitié à l’IUFM et moitié sur le terrain: tous les vendredi je suis en petite section à Versailles (crevant les marmots de 3 ans) et j’ai également eu des CM1 pendant 3 semaines. Cette année est l’année de titularisation. Je l’ai commencée 3 mois à Utrecht aux Pays Bas dans le cadre d’Erasmus. Même si la précarité de l’emploi ne me touchera en tant que fonctionnaire, je me rends compte de l’investissement si peu reconnu que demande ce métier. Les gens ne voient que les vacances (que l’on passe à bosser) et c’est bien dommage. Le salaire n’est pas non plus mirobolant et l’histoire de certains enfants peut être ‘choquante’ mais je suis contente de faire ce métier qui est très enrichissant même si très dur physiquement et moralement les premières années. »
Marine : « Pour ma part, j’ai posé mes valises à Londres depuis le PGCE.. oula, c’était en 2007.. ça y est, je fais partie des meubles! Home sweet home, comme on dit! Je rassure tout le monde, je ne mange pas encore de gelée et je n’ai toujours rien compris au cricket.  Idriss a bien raison quand il dit que le monde du FLE est petit. Un petit réseau qui peut bien vite devenir grand! J’ai fait mes stages PGCE avec le Marseillais, ensuite j’ai fait mon année de validation NQT dans la même école que Lydia, une amie qui a fait le PGCE avec nous. Maintenant, je travaille à l’Alliance Française depuis septembre 2009.
J’ai donc quitté le secondaire pour l’enseignement aux adultes. Rien à regretter cependant. Le PGCE était un gros challenge dans les « rough schools » de Londres, ce qui m’a beaucoup appris sur l’enseignement et sur moi-même. Cela me permet d’apprécier encore plus mon travail aujourd’hui. J’ai eu la chance de faire ma rentrée à l’Alliance en même temps que celle des fameux tableaux interactifs. Une aubaine! Du matériel tout neuf auquel j’avais déjà été formée pendant le PGCE. L’AF de Londres fête cette année ses 70 ans et embrasse en même temps le futur en faisant peau neuve. Le travail est palpitant et ne manque pas, pas le temps de s’ennuyer. Des étudiants motivés et aux profils variés. Et le plus important, je me sens épanouie dans mon travail, et croyez-moi après deux ans de galère, je savoure! »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire